Haïti/grève: le sénat tente d’éviter une paralysie du système judiciaire

Il y a de fortes chances pour que la grève annoncée par les juges pour cause de budget soit évitée. Le président de la commission Justice et Sécurité du Sénat de la République a entendu leurs cris. Intervenant dans la presse ce mardi, Jean Renel Sénatus a promis des réaffectations dans le budget au profit de la Justice. Le budget sera modifié afin de témoigner du respect envers la justice, a-t-il déclaré comme un appel lancé aux magistrats. Il n’est pas nécessaire que les magistrats entrent en grève dans la mesure où les sénateurs se rendront compte que 1,12 milliards de gourdes ne peut pas permettre à la justice d’assurer son fonctionnement, a précisé l’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince.

Jean Renel Sénatus est du lot de ceux qui comprennent que la justice a besoin plus d’argent pour fonctionner. Beaucoup de tribunaux ont été détruits lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, avance le sénateur de l’Ouest soulignant, entre autres cas, le tribunal de première instance de Croix-des-bouquets qui est logé dans une maison qui n’a pas été construite à cette fin, le tribunal de la section Sud de Port-au-Prince qui a été détruite tout comme celui de Gressier, de Pestel et de Chambellan…

« Il faut des fonds pour investir dans le secteur de la justice et redorer son blason», soutient Jean Renel Sénatus, pour qui le développement du pays doit passer par la justice. Déjà avant le vote du budget, le sénateur confirme avoir demandé au président de la commission Économie et Finances du Sénat de créer un espace afin de permettre aux responsables du CSPJ et du rectorat de venir défendre leur budget. Il félicite le sénateur Nènèl Cassy qui avait suivi ses conseils. Selon les membres du CSPJ, il leur faudrait au moins 4 milliards de gourdes pour pouvoir répondre à leurs obligations. Un chiffre qui dépasse de très loin l’enveloppe budgétaire allouée à ce secteur pour l’exercice fiscal 2017-2018.

Tentant d’éviter la paralysie du système judiciaire à cause de la grève annoncée par les juges, Jean Renel Sénatus regrette que les greffiers soient déjà passés à l’acte. « Je regrette que les greffiers rentrent encore en grève aujourd’hui. On a eu une grève qui a duré un mois, on ne peut pas continuer à le faire ainsi», juge Jean Renel Sénatus tout en sympathisant avec les greffiers qui, reconnaît-il, ont des responsabilités envers leurs familles. Les greffiers avaient observé une trêve de deux semaines, question de permettre aux autorités de se ressaisir. Jean Renel Sénatus pense qu’ « ils auraient dû continuer à épuiser la voie du dialogue avant de relancer la grève».

 

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